Conférence de Laurent Dupont, AE de l’ECF
Dire non au fantasme de virilité
Jacques-Alain Miller le dit tout net : « Tout fantasme est un fantasme de virilité. » [L’être et l’Un, cours du 9 février 2011]. Cette affirmation pose que le fantasme est un bouchon de la castration. Dans sa « Proposition d’octobre 1967 sur le psychanalyste de l’École », Lacan propose comme fin d’analyse la traversée du fantasme et le dispositif de la passe comme le lieu pour en témoigner. Cela implique l’extraction des objets de la pulsion et la façon singulière dont chaque sujet s’y articule. Mais en travaillant sur « le tout dernier enseignement de Lacan », J.-A. Miller va proposer un au-delà de cette traversée, l’outrepasse, où il s’agit de rendre compte de l’opacité de la jouissance qui est au cœur de chaque parlêtre. Alors, une fois la traversée du fantasme obtenue, que se passe-t-il pour le sujet, se retrouve-t-il dans « l’horizon déshabité de l’être » ? Où il n’y aurait plus ni désir ni fantasme, juste le réel ? Certainement pas. Alors, que se passe-t-il dans cette fin d’analyse où le corps est convoqué pour dire ce qu’il en est du mode de jouir singulier, de ce sinthome qui nous accroche à la vie.
